 |
|
Les normes indiquées ci-dessous sont
issues de l'arrêté du 11 janvier 2007
relatif aux limites et références de qualité
des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation
humaine. Cet arrêté est actuellement en vigueur en
France. Il a été modifié par l'arrêté
du 30 décembre 2022 pour mettre à jour des limites
et des références de qualité. Il transpose
en droit français la directive européenne n°2020/2184
du 16 décembre 2020 relative à la qualité
des eaux destinées à la consommation humaine.
Les normes prescrites par l'Union Européenne
et l'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.)
peuvent différer en certains points mais c'est cet arrêté
qui reste la règle en France. Vous pouvez télécharger
cet arrêté au format PDF en cliquant sur l'icone
suivante :

(fichier PDF de 89 ko)
|
|
|
|
En matière
d'eau potable, deux types de paramètres peuvent être
analysés, il s'agit des :
Paramètres microbiologiques
: comprendre la biologie des eaux impose la connaissance
d'une science complexe qui ne peut se résumer. Au niveau
des seules eaux de distribution, il convient de faire remarquer
le nombre très réduits de paramètres puisque
:
- des limites de qualité
(valeurs de numération obligatoires à respecter scrupuleusement)
sont définies seulement pour Escherichia coli et les
Entérocoques (Annexe I, partie A).
- des références
de qualité (valeurs indicatives à satisfaire,
établies à des fins de suivi des installations de
production et de distribution d'eau et d'évaluation des risques
pour la santé des personnes, elles constituent en fait un
premier niveau d'alerte) sont définies pour les coliformes
totaux, les spores des bactéries sulfito-réductrices
et pour les germes aérobies revivifiables (à 22°C
et 36°C).
Paramètres physico-chimiques
: l'ensemble de ces paramètres constitue la majeure
partie des analyses qui sont effectuées sur l'eau, il rassemble
à la fois les paramètres organoleptiques, les paramètres
chimiques et physiques ainsi que les indicateurs de radioactivité.
Ces limites de qualité s'appliquent à
une consommation de 2 litres par jour pour un individu de 60 kg
pendant toute sa vie et de 0,75 litres par jour pour un nourrisson
de 5 kg. Cette définition fait l'objet d'évaluations
(notamment de la part de l'Organisation Mondiale de la Santé)
afin de préciser l'évolution réelle de la consommation
d'eau du robinet et la part des autres sources dans les apports.
Comme pour les paramètres microbiologiques,
les paramètres physico-chimiques de l'eau potable doivent
obligatoirement respecter des limites de qualité et satisfaire
aux références de qualité. |
|
|
|
PARAMETRES MICROBIOLOGIQUES
La qualité bactériologique est
évaluée par la recherche de bactéries
témoins de contamination fécale. Ces
germes, peu dangereux par eux mêmes, montrent que des micro-organismes
pathogènes (comme les staphylocoques, les salmonelles,
les entérovirus...) peuvent aussi s'introduire dans le
réseau. Leur présence dans l'eau révèle
donc un manque de fiabilité des équipements (défaut
des captages,
dysfonctionnment ou absence des installations de traitement, insuffisance
dans l'entretien des ouvrages). Le risque principal est l'apparition
de troubles intestinaux (comme des gastro-entérites par
exemple) d'autant plus importants que les contaminations sont
fréquentes et massives.
|
|
Les eaux de distribution doivent respecter
scrupuleusement les valeurs suivantes :
PARAMETRES
|
LIMITES DE QUALITE
|
|
0 / 100 mL
|
|
0 / 100 mL
|
Les eaux de distribution doivent
satisfaire aux valeurs suivantes :
PARAMETRES
|
REFERENCES DE QUALITE
|
|
0 / 100 mL
|
|
0 / 100 mL
|
|
le résultat ne doit pas varier
au-delà d'un facteur 10 par rapport à la
valeur habituelle
|
|
|
Escherichia coli (E. coli) :
l'apparition de cette bactérie dans l'eau indique la présence
éventuelle de micro-organismes pathogènes. C'est
la principale bactérie du groupe des coliformes fécaux.
Ces derniers sont des indicateurs d'une contamination d'origine
fécale car ils apparaissent toujours en grande quantité
dans les déjections animales et humaines. C'est pour cela
que les coliformes fécaux constituent un bon test de contamination
des eaux par des matières fécales. Certaines souches
d'Escherichia coli sont pathogènes pour l'homme
et peuvent provoquer des troubles intestinaux ressemblant à
une gastro-entérite, au choléra ou à la dysenterie.
Entérocoques : ils appartiennent à
la famille des streptocoques, ce sont les hôtes normaux
de l'intestin, ils ne sont pas considérés comme
pathogènes mais peuvent provoquer des infections localisées.
Leur recherche, associée à celle des coliformes
fécaux (Escherichia coli), constitue
un bon indice de contamination fécale. Ils dénotent
donc la présence éventuelle de micro-organismes
pathogènes. Parmi les entérocoques, on peut citer
les streptocoques fécaux dont la recherche est faite
pour juger de l'efficacité d'un traitement de désinfection.
Leur forte résistance aux agents désinfectants en
fait également des représentants de la contamination
virale car leur résistance est comparable à celle
des virus. Enfin, leur meilleure résistance dans
les eaux que les coliformes met en évidence une pollution
plus ancienne.
Bactéries coliformes : les bactéries
coliformes sont présentes dans les matières fécales
mais se développent également dans les milieux naturels
(sols, végétation, eaux naturelles). Ce ne sont
donc pas des bactéries d'origine strictement fécale.
Ces entérobactéries, très répandues,
sont des micro-organismes de l'intestin jouant un rôle dans
les phénomènes digestifs. Elles sont également
trouvées au niveau de la cavité buccale, des organes
génitaux et des voies aériennes supérieures.
La présence d'un petit nombre de coliformes totaux dans
les eaux souterraines non traitées n'a qu'une signification
réduite sur le plan sanitaire. En général,
l'absence des coliformes ne signifie pas que l'eau ne présente
pas de risque pathogène car les kystes de certains parasites
sont plus résistants à la désinfection que
les coliformes. Lorsque des coliformes totaux sont détectés
dans les eaux de distribution, une recherche d'Escherichia
coli et d'Entérocoques est
engagée. Certaines espèces de coliformes sont pathogènes,
mais excepté Escherichia coli,
les espèces pathogènes véhiculées
par l'eau sont sans réel impact sanitaire.
Germes aérobies revivifiables : appelés
aussi germes totaux, ils n'ont pas d'effets directs sur la santé,
mais sous certaines conditions ils peuvent générer
des problèmes dans les systèmes de dialyse. Une
faible valeur des germes totaux est le témoin de l'efficacité
du traitement et de l'intégrité du système
de distribution (pas de stagnation de l'eau, entretien efficace...).
Leur trés grande sensibilité en fait un signal d'alarme,
avant apparition des bactéries sulfito-réductrices
et des coliformes. Leur présence
en grand nombre est le signe d'une dégradation de la qualité
de l'eau, soit à la ressource, soit dans le réseau.
Les bactéries d'origine résiduaire (environnementale)
sont dénombrées à 22°C sur une période
de 72 heures d'incubation, et les bactéries d'origine intestinale
(humaine ou animale) à 36°C sur une période
d'incubation de 24 heures.
L'ancien décret n° 89-3 du 3 janvier 1989,
relatif aux eaux destinées à la consommation humaine,
fixait la limite des germes totaux à 100 / mL pour
les germes aérobies revivifiables à 22°C et
à 20 / mL pour les germes aérobies revivifiables
à 36°C et ceci pour les eaux non désinfectées.
Pour les eaux qui sont traitées, les limites étaient
respectivement de 20 / mL et de 2 / mL.
Spores de micro-organismes anaérobies sulfito-rédecteurs
: micro-organismes anaérobies sporigènes,
ces germes ont la particularité de développer une
forme de résistance : les spores. Ils se retrouvent dans
les matières fécales, les sols et les rivières.
Les plus fréquents sont les Clostridium perfringens
qui se retrouvent uniquement dans les fèces mais en bien
moins grand nombre qu'Escherichia coli.
Leurs spores les rendent résistants à l'action des
désinfectants et notamment du chlore et leurs permettent
de survivre dans l'eau beaucoup plus longtemps que les coliformes.
Leur présence ne signifie pas forcément un dysfonctionnement
du système de désinfection. Par contre, cela montrera
un dysfonctionnement du traitement de filtration et de clarification,
lorsqu'il existe. L'absence de spores dans une nappe souterraine
ou une nappe alluviale peut être un signe d'efficacité
de la filtration naturelle. Il est particulièrement important
de prêter attention à ce paramètre pour les
eaux superficielles.
|
|
|
|
PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES
De nombreux paramètres sont mesurés
afin de s'assurer de la qualité de l'eau. Les paramètres
organoleptiques, les paramètres
physiques, chimiques et la radioactivité
sont autant de facteurs devant être contrôlés.
On peut dégager de ces paramètres une notion importante,
celle de la minéralisation. Il s'agit de l'ensemble
des sels minéraux en solution dans l'eau. Ces éléments
sont étroitement liés à la géologie
locale. Parmi eux, les carbonates de calcium et de magnésium
(calcaire) ont un rôle sanitaire important. Leur dépôt
en fine couche protectrice sur les parois intérieures des
canalisations du réseau d'alimentation, participe à
réduire les possibilités de solubilisation des métaux
indésirables durant la phase de transport de l'eau. Ceci
est particulièrement utile lorsqu'il subsiste des conduites
en plomb (branchements ou réseaux intérieurs
d'immeubles) car l'ingestion répétée de faibles
quantités de plomb présente des risques aujourd'hui
bien identifiés, en particulier pour les enfants. A contrario,
trop de calcaire peut générer des problèmes
d'entartrage sur les réseaux d'eau chaude notamment.
|
|
Paramètres
organoleptiques :
Ces paramètres concernent les
qualités sensibles de l'eau : la couleur, la saveur, l'odeur,
la transparence. Ils n'ont pas de valeur sanitaire directe. Une
eau peut être trouble, colorée, sentir le chlore
et être parfaitement consommable d'un point de vue sanitaire.
Les eaux de distribution doivent respecter les valeurs suivantes
:
PARAMETRES
|
LIMITES DE QUALITE
|
REFERENCES DE QUALITE
|
Couleur |
|
15 mg/L de platine
|
Turbidité |
1 NFU*
|
0,5 NFU*
|
Odeur |
|
acceptable
|
Saveur |
|
acceptable
|
* unité
néphélométrique de turbidité
|
|
Couleur : la couleur de
l'eau est le résultat de la présence de matières
organiques colorées (substances humiques, métaux ou
rejets industriels). La couleur doit être acceptable pour
les consommateurs et aucun changement anormal ne doit se faire notamment
une couleur inférieure ou égale à 15 mg/L de
platine en référence à l'échelle Pt/Co
(Platine / Cobalt).
Turbidité : l'origine de la turbidité
de l'eau provient de la présence de matières en suspension
(argiles, limons, particules fibreuses, particules organiques colloïdales,
plancton...). En cas de mise en oeuvre d'un traitement de neutralisation
ou de reminéralisation, la référence de qualité
s'applique hors augmentation éventuelle de turbidité
due au traitement.
Odeur : l'odeur a pour origine la présence
de substances organiques volatiles ou de certains gaz dans l'eau.
Elle doit être acceptable pour les consommateurs et aucun
changement anormal ne doit se faire notamment pas d'odeur détectée
pour un taux de dilution de trois à 25°C.
Saveur : une mauvaise saveur peut être le résultat
d'une croissance de micro-organismes occasionnelle, d'une contamination
par les matériaux utilisés, de la présence
de substances organochlorés... Elle doit être acceptable
pour les consommateurs et aucun changement anormal ne doit se faire
notamment pas de saveur détectée pour un taux de dilution
de trois à 25°C. |
|
Paramètres
physiques :
Les paramètres physiques sont
en relation avec la structure naturelle des eaux : au contact
du sol, les eaux se chargent de certains éléments
minéraux qui influent sur la conductivité et le
pH (acidité). La température de l'eau est également
prise en compte. Les référence de qualité
fixées pour ces paramètres correspondent à
des considérations de l'ordre du goût et de l'agrément
plutôt qu'à des préoccupations sanitaires.
Les eaux de distribution doivent respecter les valeurs suivantes
:
|
|
Température
: les variations de la température sont liées
à la climatologie, à la géologie et aux activités
humaines.
pH : potentiel hydrogène. Le pH caractérise
la concentration d'une eau ou d'une solution aqeuse en ions hydronium
(H30+).
Plus simplement, il mesure l'acidité ou l'alcalinité
d'une eau. Le pH des eaux naturelles est lié à la
nature géologique des terrains traversés. En régions
granitiques (comme c'est le cas en Auvergne) ou shisteuses, en zones
de tourbières ou forestières, les eaux ont un pH acide
(< 7). En régions calcaires, les eaux ont un pH basique
(> 7). Le pH n'a pas d'effet direct sur la santé mais
il présente certains inconvénients.
Une eau acide et agressive (0 < pH <
7) corrode les parties métalliques des canalisations
de distribution. Le risque sanitaire est alors fonction des métaux
qui passent en solution dans l'eau (comme le plomb
par exemple : risque de saturnisme hydrique). De plus la
pérennité des installations est en jeu, surtout sur
les circuits d'eau chaude, où la température accentue
la corrosion.
Une eau basique ou alcaline (7 < pH <
14) diminue l'efficacité de la désinfection au chlore.
Au-dessus de 9 unités pH, il est conseillé de ne pas
utiliser cette eau pour la toilette. En effet cette eau peut provoquer
des irritations oculaires et une aggravation des affections cutanées.
Conductivité : la conductivité représente
la résistance qu'une eau oppose au passage d'un courant électrique.
Elle est proportionnelle à la minéralisation de l'eau.
Plus l'eau est riche en sels minéraux ionisés, plus
la conductivité est élevée. La conductivité
varie également en fonction de la température. La
conductivité a, la plus part du temps, une origine naturelle
due au lessivage des terrains lorsqu'il pleut. Ce lessivage entraîne
naturellement la dissolution d'un certain nombre de sels minéraux.
Elle peut également avoir pour origine l'activité
humaine causée par les effluents agricoles, industriels ou
domestiques qui contiennent des sels contribuant eux aussi à
l'accroissement de la conductivité.
Une eau faiblement minéralisée
(conductivité < 180 µS/cm comme c'est le cas au
Syndicat de la Faye) peut être corrosive pour les canalisations
et les appareils de chauffage. Elle peut entraîner une dissolution
des métaux toxiques comme le plomb.
Une minéralisation trop importante
(conductivité > 1 000 µS/cm) peut être à
l'origine de dépôts (entartrage lorsque les
sels de calcium sont en excès), mais n'a pas de conséquences
importantes sur la santé. Cependant des valeurs excessives
de la conductivité (minéralisation) peuvent avoir
chez l'homme des effets laxatifs. Une telle eau peut également
présenter un goût salé.
Pour plus de renseignements concernant
l'agressivité de l'eau, vous pouvez consulter la page dic'eau
à la lettre A.
Carbone organique total (C.O.T.) : la mesure du carbone
organique total donne une indication directe de la charge organique
d'une eau. Ce paramètre permet de suivre l'évolution
d'une pollution organique et participe au contrôle qualité
de l'eau. La présence de C.O.T. dans l'eau peut engendrer
une prolifération de micro-organismes. Ce paramètre
est intéressant car son suivi en continu est rendu possible
par des analyseurs performants. Il doit être mesuré
pour les unités de distribution desservant au moins 5 000
habitants.
Equilibre calco-carbonique : l'eau contient en quantité
plus ou moins importante de l'acide carbonique H2CO3,
des ions hydrogénocarbonates HCO3-
et carbonates CO32-.
Ces espèces, avec le calcium, sont interdépendants
et constituent l'équilibre calco-carbonique. Le comportement
d'une eau dépend du fait qu'elle est ou non à l'équilibre.
Pour éviter les problèmes d'entartrage et d'agressivité,
l'eau doit être la plus proche possible de l'équilibre
calco-carbonique (bicarbonate de calcium Ca(HCO3)2,
dioxyde de carbone (CO2) libre et carbonate
de calcium (CaCO3)). |
|
Paramètres
chimiques :
Parmi les paramètres chimiques,
certaines substances sont considérées comme indésirables,
c'est à dire que leur présence est tolérée,
tant qu'elle reste inférieure à un certain seuil
(fluor, nitrates, etc.). Par contre, les substances toxiques
comme l'arsenic, le mercure, le plomb, le chrome, le nickel, l'antimoine,
le cyanure et le sélénium, ainsi que certains hydrocarbures
ont des limites de qualité très basses de l'ordre
du millionième de gramme par litre, ce qui exige des analyses
extrêmement fines. Les eaux de distribution doivent respecter
des valeurs inférieures ou égales aux limites de
qualité définies ci-aprés :
PARAMETRES
|
LIMITES
DE QUALITE
|
REFERENCES
DE QUALITE
|
|
60 µg/L
|
|
|
0,10 µg/L
|
|
|
|
200 µg/L
|
|
|
0,10 mg/L
|
|
5,0 µg/L
|
|
|
10 µg/L
|
|
|
|
0,70 mg/L
|
|
1,0 µg/L
|
|
|
0,010 µg/L
|
|
|
2,5 µg/L
|
|
|
1,0 mg/L
|
|
|
10 µg/L
|
|
|
5,0 µg/L
|
|
|
0,25 mg/L
|
|
|
|
ni odeur ni saveur
|
|
|
0,2 mg/L
|
|
0,50 µg/L
|
250 mg/L
|
|
0,50 µg/L
|
|
|
25 µg/L
|
|
|
6 µg/L
|
|
|
2,0 mg/L
|
1,0 mg/L
|
|
50 µg/L
|
|
|
3,0 µg/L
|
|
|
0,10 µg/L
|
|
|
|
200 µg/L
|
|
1,5 mg/L
|
|
|
0,10 µg/L
|
|
|
|
5,0 mg/L O2
|
|
|
50 µg/L
|
|
1,0 µg/L
|
|
|
1 µg/L
|
|
|
20 µg/L
|
|
|
50 mg/L
|
|
|
0,50 mg/L
|
|
|
0,10 µg/L
|
|
|
0,50 µg/L
|
|
|
5 µg/L
|
|
|
10 µg/L
|
|
|
|
200 mg/L
|
|
0,10 µg/L
|
|
|
|
250 mg/L
|
|
10 µg/L
|
|
|
100 µg/L
|
|
|
30 µg/L
|
|
|
|
Acides haloacétiques : il s'agit d'un groupe
de composés qui se forment lorsque le chlore utilisé
pour désinfecter l'eau potable réagit avec des matières
organiques présentes naturellement dans l'eau brute utilisée
pour la production d'eau potable (ex : les feuilles et les végétaux
en décomposition). Ils constituent des sous-produits de
la désinfection au chlore. Les acides haloacétiques
que lon trouve le plus couramment dans leau potable
sont lacide monochloroacétique (MCAA), lacide
dichloroacétique (DCAA), lacide trichloroacétique
(TCAA), lacide monobromoacétique (MBAA) et lacide
dibromoacétique (DBAA). Certains dentre eux sont
très toxiques pour lhomme et les animaux doù
limportance de les surveiller.
Acrylamide, chlorure de vinyle, épichlorhydrine :
la présence de ces substances dans l'eau est d'origine
humaine. Le chlorure de vinyle est surtout utilisé dans
la fabrication de PVC, matériau souvent utilisé
pour les canalisations des réseaux et les stations de traitement.
Sa présence peut être due à un relargage du
à des PVC de mauvaise qualité. L'acrylamide appartient
à la famille des floculants organiques utilisés
en potabilisation. L'épichlorhydrine est utilisée
dans la fabrication des résines époxy (revêtement
de conduites et de réservoirs) et se rencontre également
en traitement d'eau (les coagulants/floculants nommés "polyamines").
Ces paramètres apparaissent dans la nouvelle directive
européenne car ils sont toxiques pour l'homme.
Aluminium : la présence d'aluminium dans
l'eau est due au traitement par les sels minéraux comme
agents de coagulation dans les usines de potabilisation. Il est
également présent de manière naturelle dans
le sol mais peut aussi provenir d'un rejet des usines métallurgiques.
L'aluminium peut présenter des dangers d'encéphalopathie
pour des personnes insuffisantes rénales chroniques.
Ammonium : l'azote ammoniacal est relativement fréquent
dans les eaux et traduit habituellement un processus de dégradation
incomplète de la matière organique. Il peut aussi
être apporté par certains engrais utilisés
en agriculture ou les eaux usées. Sa teneur dans les eaux
de surface est faible et il se transforme assez rapidement en
nitrates et nitrites.
Il n'est pas nocif mais peut engendrer divers inconvénients
comme des troubles intestinaux. Ce paramètre peut être
l'indice d'une contamination fécale.
Sil est démontré que l'ammonium a une origine naturelle,
la valeur à respecter est de 0,5 mg/L pour les eaux
souterraines.
Antimoine : l'antimoine présente
une grande similitude avec l'arsenic, mais
possède une toxicité plus faible. Il est utilisé
dans les alliages pour augmenter la dureté, et dans l'industrie
chimique comme catalyseur. Il est utilisé aussi pour la
fabrication de semi-conducteurs, de verre et en pyrotechnie. Il
peut également avoir une origine naturelle. Le Centre International
de Recherche sur le Cancer (C.I.R.C.) a classé le trioxyde
d'antimoine comme étant peut être cancérigène
pour l'homme.
Arsenic : l'arsenic est présent naturellement
dans un grand nombre de minerais et présente une concentration
moyenne dans la croûte terrestre de l'ordre de 2 mg/kg environ,
ce qui en fait le 20e constituant.
Il est utilisé principalement dans l'industrie des alliages,
du verre, des tanneries ainsi que dans la fabrication de peintures.
Il est également utilisé en tant que phytosanitaire
en viticulture. La présence d'arsenic dans l'environnement
(eau, sol, sédiments) a donc deux origines possibles :
la nature géochimique des sols (c'est le cas du Massif
Central) et une contamination artificielle due aux effluents industriels
et aux dépôts atmosphériques.
Les teneurs en arsenic des eaux d'alimentation
sont généralement très faibles (< 10 µg/L).
Cependant, certaines ressources en eau peuvent contenir 50 voire
100 µg/l d'arsenic. A ces concentrations élevées,
l'eau d'alimentation peut devenir l'apport principal en arsenic
dans la ration quotidienne.
Tous les composés de l'arsenic présentent
des risques toxiques pour l'homme. L'arsenic est connu de longue
date pour sa toxicité aiguë (par effet cumulatif).
Le C.I.R.C. a classé cette substance
dans le groupe des agents cancérigènes pour
l'homme. Les conséquences d'une intoxication sont trés
graves. Pour des doses quotidiennes de l'ordre du milligramme,
on peut observer des lésions tissulaires ou cutanées,
voire vasculaires. A des concentrations inférieures, c'est
à dire de l'ordre du microgramme, les conséquences
sont moins simples à mettre en évidence. En deçà
de 10 µg/L, le risque additionnel de constater une augmentation
de la fréquence de certains cancers a été
considéré comme très faible.
Baryum : élément métallique
qui fait partie des alcalino-terreux. Le baryum est un métal
blanc et mou utilisé dans l'industrie, la céramique,
l'électronique et les cosmétiques. Il est présent
à l'état de traces dans les roches sédimentaires
et peut se retrouver dans l'eau. Il peut provoquer des maladies
cardio-vasculaires et des paralysies.
Benzène : la présence de benzène
dans l'eau est due aux rejets de l'industrie chimique (fabrication
de styrène, phénol, aniline...). C'est un solvant
organique liquide insoluble dans l'eau. C'est aussi un hydrocarbure
cyclique issu du pétrole, il est ajouté à
l'essence pour augmenter l'indice d'octane. Une contamination
des réseaux de distribution par le benzène est également
possible (pollution du sol et perméation au travers de
canalisations en matériaux plastiques, par exemple). Le
benzène est toxique pour l'homme.
Benzo[a]pyrène : voir H.A.P..
Bisphénol A : il s'agit d'un composé
organique utilisé principalement dans la fabrication de
plastiques et de résines. C'est un perturbateur endocrinien
qui agit sur l'équilibre hormonal. C'est une molécule
susceptible d'avoir des effets indésirables sur la santé
en altérant des fonctions telles que la croissance, le
développement et le comportement.
Bore : le bore est un métalloïde utilisé
dans l'industrie atomique ou métallurgique comme abrasif
ou comme élément d'addition dans les aciers, du
fait de sa grande dureté. Les hydrures de bore sont utilisés
comme accélarateur de polymérisation et sont très
toxiques. Les borates sont utilisés dans les lessives.
Il est utilisé également dans les pesticides et
les fertilisants. Les formes de bores présentes dans l'eau
ne sont généralement pas considérées
comme nocives pour la santé.
Bromates : sauf accident, les bromates sont généralement
absents des eaux naturelles. L'origine des bromates dans l'eau
est à rechercher au niveau de l'utilisation d'eau de Javel
pour la désinfection (impuretés dans le produit
employé). Ils peuvent aussi se former dans les eaux superficielles
riches en bromures, comme les eaux salées ou les eaux ayant
été en contact avec des roches sédimentaires,
lors de l'étape d'ozonation dans les usines de potabilisation.
La formation des bromates est favorisée par un pH
basique supérieur à 8. L'O.M.S.
considère l'ion bromate comme un cancérigène
potentiel pour l'homme, il est notamment l'un des initiateurs
des tumeurs au niveau des reins.

Cadmium : le cadmium, présent naturellement
à l'état de traces dans de nombreuses formations
géologiques, il est principalement utilisé dans
différents secteurs d'activités (industrie des revêtements,
fabrication d'alliages, de pigments, de peintures, production
d'engrais phosphatés...). Il est principalement véhiculé
dans l'environnement par les eaux usées, les engrais chimiques
et peut voyager dans l'atmosphère, entraînant des
risques de pollution diffuse. L'eau de boisson peut aussi être
contaminée par le cadmiage des accessoires de plomberie,
les soudures à l'argent et les tuyauteries en acier galvanisé.
Poison à effet cumulatif très toxique, le cadmium
s'accumule principalement dans les reins (demi-vie biologique
de 10 à 35 ans). Cancérigène par inhalation,
il occasionne des néphrites, des troubles digestifs,
de l'hypertension artérielle et des altérations
osseuses (déformation du squelette).
Chlorates : les ions chlorates (ClO3-)
sont formés lors de l'utilisation du dioxyde de chlore
au moment de la désinfection de l'eau potable. Il s'agit
donc de sous-produits provenant de la désinfection de leau
à base de chlore dans le traitement de leau potable.
Chlore libre et chlore total : le chlore est l'un
des meilleurs désinfectants utilisés en eau potable.
Le chlore et les produits chlorés, l'hypochlorite de sodium
(ou eau de Javel) et l'hypochlorite de calcium, se dissocient
immédiatement dans l'eau pour former :
- l'acide hypochloreux (HClO),
- l'ion hypochlorite (ClO-).
C'est essentiellement l'acide hypochloreux qui est le composé
le plus actif dans les mécanismes de désinfection
(effet bactéricide notamment), c'est pourquoi il est aussi
appelé le chlore actif. La proportion des deux composés
dépend essentiellement de la valeur du pH
de l'eau et de sa température.
Ainsi, un pH acide favorise la présence
de l'acide hypochloreux et donc une meilleure désinfection
de l'eau. Une température faible
favorise également la formation de l'acide hypochloreux.
Après action du chlore sur les matières
organiques, azotées et autres composés oxydables,
il subsiste un résiduel de chlore se présentant
sous différentes formes : les chloramines et les organochlorés.
Ce sont des composés qui se forment entre le chlore libre
et certaines matières organiques ou hydrocarbures (dans
ce cas ils sont appelés trihalométhanes), ces substances
sont cancérigènes. La dissociation du chlore
libre dans l'eau peut se résumer ainsi :
CHLORE TOTAL (Cl2)
=
CHLORE LIBRE + CHLORE COMBINE (chloramines et organochlorés)
CHLORE LIBRE
=
CHLORE ACTIF (acide hypochloreux HClO) + CHLORE POTENTIEL (ion
hypochlorite ClO-)
Pour une bonne surveillance en continu de la
désinfection, il convient de mesurer le chlore actif, soit
directement à l'aide d'une sonde ampérométrique
à membrane sélective, soit en mesurant le chlore
libre et le pH pour en déduire par calcul
le chlore actif, en sachant que la mesure du chlore libre est
celle la plus fréquemment employée. L'eau
ne doit présenter ni odeur ni saveur désagréable.
Chlorites : les ions chlorites (ClO2-)
sont formés lors de l'utilisation du dioxyde de chlore
au moment de la désinfection de l'eau potable.
Chlorures : constituants naturels de la croûte
terrestre, les ions chlorures sont présents dans toutes
les eaux à des concentrations différentes et sous
forme de sels : chlorure de sodium NaCl, chlorure de potassium
KCl ou chlorure de calcium CaCl2 introduits
par apports naturels ou d'origine humaine. Les eaux ne doivent
pas être agressives.
Chrome : la présence de chrome dans l'eau
n'est pas fréquente, elle est le plus souvent liée
à des rejets d'eaux usées. Il peut être présent
naturellement dans le sol en très faible quantité.
Il provient également de l'industrie : galvanoplastie,
tannerie, raffinerie, métallurgie, etc. Le chrome se retrouve
sous différentes formes. Seul le chrome hexavalant (Cr6)
est fortement toxique et classé par le C.I.R.C.
dans le groupe des substances cancérigènes
pour l'homme.
Chrome VI : le chrome 6 ou chrome hexavalant est
le 6ème état d'oxydation
du chrome. Ses propriétés fortement oxydantes font
qu'il est très employé dans l'industrie comme composé
dans des peintures, des encres, des colorants, mais aussi dans
le tannage du cuir, le traitement de surface et le revêtement
anticorrosion. Sa présence dans l'eau potable témoigne
d'une pollution industrielle. Il est classé comme cancérigène,
mutagène et reprotoxique.
Cuivre : le cuivre existe sous différentes
formes dans la nature. Il est très utilisé dans
l'industrie métallurgique et électrique. L'eau de
boisson contient de très faibles quantités de cuivre
(en général libérées par les canalisations
intérieures) et la principale source d'approvisionnement
pour l'organisme humain est l'alimentation solide. Le cuivre donne
des saveurs désagréables à l'eau, il tâche
le linge et les équipements sanitaires.
Cyanures totaux : les cyanures ont une origine naturelle
et sont des intermédiaires du métabolisme. Ils ont
aussi une origine humaine car ils sont utilisés dans divers
procédés industriels (pétrochimie, chimie,
production d'acier...). Les cyanures sont très toxiques
et la forme la plus toxique est l'acide cyanhydrique. Les cyanures
sont présents dans l'eau sous différentes formes
: acide cyanhydrique (HCN), associés à un alcali
(sodium, potassium, ammonium) et associés à un métal
(fer, cuivre, nickel, zinc, cadmium, or...) ou au deux (cyanures
alcalino-métalliques). L'ingestion de 200 à 300
mg de cyanure de sodium ou de potassium peut être mortelle
pour l'homme. On distingue une toxicité aiguë
qui se présente sous trois intensités ; une forme
légère (sensations vertigineuses), une forme aiguë
(perte de connaissance brutale) et une forme foudroyante (coma
convulsif puis mort). On distingue également une toxicité
chronique qui conduit à des symptômes de type maux
de tête et problèmes digestifs.
Fer total : le fer est le quatrième élément
de la croûte terrestre. Le fer se trouve essentiellement
dans les eaux privées d'oxygène. Ses origines sont
diverses mais, en général, le fer dans l'eau provient
principalement de sources naturelles par dissolution de roches
dans le cas d'eaux souterraines ou de sédiments pour les
eaux de fond de retenues. Parfois, il peut provenir de rejets
industriels ou de la corrosion de canalisations métalliques.
Enfin, l'utilisation de sels de fer comme agents de coagulation
pour la production d'eau potable peut également apporter
du fer. Les besoins en fer pour l'homme sont d'environ 10 mg par
jour. La présence de fer a des conséquences organoleptiques
et, sous certaines conditions, peut engendrer des problèmes
au niveau de l'exploitation des réseaux. A une teneur supérieure
à 0,1 mg/l, le fer donne un goût désagrable
à l'eau, peut lui donner une coloration noirâtre
et peut également tâcher le linge.
Fluorures : les fluorures sont présents naturellement
dans l'eau. Le fluor et ses dérivés sont largement
utilisés dans diverses activités industrielles (aluminium)
et est libéré lors de la fabrication et l'utilisation
des engrais phosphatés. La présence de fluor dans
l'environnement (eau, sel, sédiments) a donc deux origines
possibles : la nature géochimique des sols et une source
artificielle liée aux activités huamines. Un excés
de fluor peut provoquer des fluoroses dentaires (traces
noires sur l'émail des dents) et osseuses. A très
forte dose, le fluor peut provoquer des états pathologiques.
Hydrocarbures aromatiques polycycliques : les H.A.P.
sont largement présents dans l'environnement et sont principalement
formés lors de la pyrolyse ou de la combustion incomplète
du charbon, pétrole et essences. Ils sont stables et solubles
dans l'eau et se fixent fortement sur les matières particulaires
et argiles. Leur origine est essentiellement humaine mais ils
peuvent aussi avoir une origine naturelle (éruption volcanique,
combustion incomplète de matière organique lors
d'un feu de forêt par exemple, synthèse par des bactéries,
des algues, des végétaux supérieurs...).
Le benzo[a]pyrène est le composé génotoxique
le plus caractéristique de cette famille de molécules.
Des revêtements internes de réservoirs et de canalisations
ont été réalisés avant les années
1950 avec des produits bitumeux. Certains de ces produits peuvent
relarguer des H.A.P. notamment lors de variations de pH de l'eau
traitée, sous l'action de désinfectant ou à
la suite de purges ou de curages des canalisations. Les H.A.P.
sont suspectés d'être cancérigènes.
Des risques de relargage de H.A.P. en réseau sont à
anticiper lors de chocs hydrauliques ou suite à des purges
ou curages de canalisations ayant un revêtement interne
bitumeux.
Indice permanganate : la mesure de l'oxydabilité
au permanganate de potassium permet de façon indirecte
d'évaluer la quantité de matière oxydable
contenue dans l'eau (surtout les matières organiques mais
aussi, quand ils sont présents, des composés minéraux
réduits). L'oxydabilité est mesurée après
10 minutes en milieu acide. Ce paramètre doit être
recherché lorsque le C.O.T. n'est pas
analysé.
Manganèse : comme le fer, le manganèse
dans l'eau provient principalement de sources naturelles (dissolution
de roches dans le cas d'eaux souterraines ou de sédiments
pour les eaux de fonds de retenues). Mais, dans certains cas,
il peut également provenir des rejets industriels (utilisation
du manganèse au cours du processus de fabrication). Le
manganèse ne présente aucune toxicité mais
sa présence peut présenter des effets négatifs
(problèmes organoleptiques, phénomènes de
corrosion...).
Mercure : le mercure se rencontre principalement
dans les minerais sulfurés (le cinabre). De son ancien
nom hydrargyre, le mercure est utilisé dans de nombreuses
activités industrielles (électrolyse, catalyse,
peintures, teintures, électrique, instruments de mesure,
pâte à papier, pharmacie, amalgames dentaires, explosifs...).
Il est utilisé aussi dans certains fongicides et bactéricides.
Le mercure et ses composés sont des poisons cumulatifs
provoquant une intoxication chronique dite hydrargyrisme
ou encore mercurialisme.
Microcystine-LR : les mycrocystines sont des molécules
toxiques pour le foie des mammifères et peuvent entraîner
des hémorragies et des cancers du foie. Cette toxine est
produite par les algues bleues, appelées aussi cyanobactéries,
qui peuvent se retrouver en abondance dans les plans d'eau. La
microcystine L-R est une toxine hépatique.
Nickel : le nickel est très utilisé
dans le domaine industriel (alliage, revêtement, céramique...).
Sa présence dans l'eau est essentiellement liée
aux activités humaines. Les sels de nickel sont relativement
peu toxiques par voies digestives. Enfin, le nickel est susceptible
de provoquer des corrosions au niveau des canalisations.
Nitrates : les nitrates se trouvent naturellement
en concentration faible dans les eaux. Mais ils peuvent aussi
avoir une orgine artificielle due à leur utilisation en
tant que fertilisants pour les cultures (engrais minéraux
et organiques, déjections animales...). Les excés
non absorbés par les plantes sont lessivés par les
pluies et rejoignent les eaux souterraines et les eaux superficielles.
Ils peuvent également être apportés par les
aliments : certains légumes sont en effet très "concentrateurs"
(betteraves, radis, courgettes, épinards...). En fait,
l'eau du robinet n'entre que pour 20 % environ des apports journaliers,
sauf chez l'enfant où elle peut représenter jusqu'à
la moitié de la dose ingérée.
Ils ne sont pas dangereux pour la santé
mais c'est leur transformation en nitrites
dans l'appareil digestif qui est problématique. En excés,
ils contribuent néanmoins à l'eutrophisation des
eaux superficielles (en relation avec les phosphates). Les précautions
d'usage fixées par l'O.M.S. sont les
suivantes :
- au delà de 50
mg/L : eau déconseillée aux nourrissons et aux
femmes enceintes.
- au delà de 100
mg/L : eau déconseillée pour toutes les catégories
de population.
Nitrites : la présence de nitrites est d'origine
industrielle (traitements de surface, chimie, colorants). Une
eau contenant des nitrites est suspecte car cette présence
est souvent liée à une détérioration
de la qualité microbiologique. Les nitrites peuvent se
former à partir d'une réduction des nitrates
ou à partir d'une oxydation incomplète de l'ammoniaque.
Les nitrites sont dangereux pour la santé
car ils peuvent provoquer une réduction de l'hémoglobine
du sang (qui est alors incapable de transporter l'oxygène)
notamment chez les jeunes enfants. Ce symptôme se nomme
la méthémoglobinémie ou cyanose du nourrisson.
Aucun cas lié à l'eau n'a été détecté
à ce jour en France et en Europe de l'Ouest.

Pesticides : le nom générique de
pesticides désigne différents produits de traitement
tels que les herbicides, les insecticides, les acaricides, les
fongicides, les algicides, les nématocides, les raticides
et les rodenticides. Les produits phytosanitaires les plus utilisés
sont les herbicides et peuvent être schématiquement
classés selon 2 groupes : les herbicides totaux et les
sélectifs. Ceux-ci se composent de différentes familles,
les triazines (atrazine et métabolites, simazine), les
chloroacétanilides (alachlor, acétachlor), les toluidines
(trifluraline), les sulfonyl urées, les phénylurées
(diuron, isoproturon et chlortoluron), les dérivés
d'acides propioniques (2.4D, 2.4,5t, MCPP) et les carbamates (aldicarbe
et carbofuran).
La pollution des eaux par ces produits est liée
à leur entraînement par le ruissellement vers les
eaux de surface ou par infiltration vers les eaux souterraines.
Leur concentration fluctue largement. La toxicité des pesticides
est variable selon la nature de la substance active et des compléments
de formulation. En général, les composés
organochlorés ont une toxicité plus importante que
les organophosphorés.
Ils peuvent être responsables d'intoxications
aiguës (troubles nerveux, digestifs, cardio-vasculaires
ou musculaires) et engendrer aussi des effets toxiques chroniques
(accumulation dans l'organisme) notamment au niveau du système
nerveux central et du foie, voir pour certains, entraîner
des effets cancérigènes. Enfin, les pesticides
peuvent générer des nuisances organoleptiques (odeurs,
saveurs).
Il convient de souligner que les sous-produits
de dégradation des pesticides ne sont pas pris en compte
actuellement, mais que la nouvelle directive européenne
intègre l'ensemble des "métabolites pertinents"
avec la limite de concentration de 0,1 µg/l (tous les sous-produits
de dégradation des pesticides ne sont donc pas concernés).
De plus, la nouvelle directive établit une concentration
maximale de 0,03 µg/L pour l'heptachlore, l'aldrine,
la dieldrine et l'heptachloroépoxyde. Par précaution,
la tolérance réglementaire pour les eaux destinées
à la consommation humaine est très en dessous du
seuil de toxicité connu.
Plomb : le plomb est un constituant naturel de l'écorce
terrestre et il se retrouve dans de nombreux minéraux.
Toutefois, sa présence dans les eaux distribuées
est très rare et son apparition au niveau du robinet provient
d'une dissolution au niveau des branchements et des réseaux
intérieurs en plomb. Il est aussi utilisé dans l'industrie
pour la fabrication d'essence, de peintures, de munitions... Le
plomb est un toxique cumulatif (ingéré en petite
quantité, il s'accumule) qui provoque le saturnisme
hydrique.
Sélénium : le sélénium
métalloïde est largement répandu dans la nature.
Il est employé dans la fabrication des insecticides, des
colorants, en métallurgie et dans l'industrie de la verrerie.
Oligo-élément essentiel pour l'homme, il peut être
toxique lors de l'ingestion de fortes doses.
Sodium : abondant naturellement (croûte terrestre,
eaux), ce métal se retrouve toujours associé à
d'autres éléments chimiques. Sous forme de sels
de sodium, il est très employé en cuisine, pour
le salage des routes et dans de nombreuses industries. Une des
sources possibles peut être les traitements d'adoucissement
par échange d'ions (osmose inverse, distillation).
Substances alkylées per et polyfluorées :
il s'agit d'une large famille de plus de 4 000 composés
chmiques utilisés dans l'industrie pour leurs propriétés
antiadhésives, imperméabilisantes et résistantes
aux fortes chaleurs depuis les années 1950. Ces substances
peuvent être retrouvées dans des textiles, des emballages
alimentaires, des mousses anti-incendie, des revêtements
antiadhésifs, des cosmétiques, des produits phytosanitaires,
etc. La durée de vie de ces substances dans l'environnement
est extrêmement longue ce qui en fait un polluant de plus
en plus suivi. La toxicité de ces substances chimiques
est multiple et ils sont devenus omniprésents. Elles peuvent
augmenter le taux de cholestérol, induire des cancers,
affecter la fertilité et le développement des ftus,
interférer avec le système endocrinien (système
thyroïdien notamment) et immunitaire.
Sulfates : les sulfates présents naturellement
dans les eaux (concentration inférieure à 1 g/L)
peuvent se lier avec de nombreux cations (calcium, magnésium,
sodium, plomb, baryum, strontium, aluminium...). L'origine de
ces sulfates peut également être humaine : pollution
d'industries papetières, textiles, minières ou traitement
pour la potabillisation de l'eau (sulfates d'aluminium et de fer
utilisés pour la floculation).
Trihalométhanes : les hydrocarbures chlorés
n'ont pas d'origine naturelle et résultent des activités
humaines. Le 1,2-dichloroéthane est utilisé princiaplement
dans la production de chlorure de vinyle et comme solvant lors
de diverses synthèse de composés chlorés.
Il peut-être également issu de la dégradation
biologique du tri et tétrachloroéthylène.
Ces deux derniers sont utilisés comme solvants dans l'industrie
du nettoyage à sec et pour le dégraissage de pièces
dans l'industrie. Le trichloroéthylène sert également
comme solvant pour les graisses, les cires, les résines,
les peintures, etc. Ils sont peu biodégradables et s'accumulent
dans les eaux souterraines. Les trihalométhanes (T.H.M.)
sont le résultat de réactions entre le chlore utilisé
en traitement des eaux et des composés organiques et les
bromures d'origine naturelle ou artificielle. La toxicité
des organochlorés est très variable selon le produit.
Certains sont cancérigènes.
Uranium : c'est un métal lourd radioactif
présent dans la croûte terrestre. Il se trouve partout
à l'état de traces, y compris dans l'eau de mer.
Le minerai d'uranium est exploité dans des gisements granitiques
ou sédimentaires principalement pour l'industrie nucléaire.
Sa présence dans l'eau est d'origine naturelle. Il présente
une toxicité chimique impactant principalement les reins.
Il a également des effets sur la reproduction et le développement.
|
|
Radioactivité :
L'origine de la radioactivité est
naturelle ou humaine. On exclut habituellement dans la recherche
de la radioactivité le potassium K40. La radioactivité
est le résultat de la désintégration de certains
atomes qui libèrent de l'énergie sous trois principales
formes : la radiation alpha (ion positif de l'hélium), la
radiation bêta (électron ou positron) et la radiation
gamma, onde électromagnétique proche du rayonnement
X. La radioactivité de l'eau sera donc liée à
la présence en son sein de ce type d'atomes appelés
radio-éléments. Un élément radioactif
est caractérisé par sa période (temps pendant
lequel la moitié de ses noyaux s'est désintégrée)
et par son activité (nombre de désintégrations
par unité de temps).
Les corps radioactifs agissent sur l'organisme
par irradiation (action des rayonnements) ou par contamination
(inhalation, ingestion ou contamination externe). Ils provoquent
des ionisations entraînant des modifications biochimiques
plus ou moins graves.
Les eaux de distribution doivent respecter les
valeurs suivantes :
* Becquerels par litre
** milliSievert par an |
|
Tritium
: isotope radioactif de l'hydrogène (H). La présence
de concentrations élevées de tritium dans l'eau peut
être le témoin de la présence d'autres éléments
radioactifs artificiels. Si la concentration en tritium dépasse
le niveau de référence, il est procédé
à la recherche de la présence éventuelle d'éléments
radioactifs artificiels.
Radon : gaz noble radioactif,
incolore et inodore dont l'origine est souvent naturelle. L'un de
ses produits de dégradation, le radon 222, est fréquemment
présent dans les eaux souterraines d'origine granitique comme
cela est le cas pour l'eau produite par les captages
du S.I.A.E.P. de La Faye. C'est l'un des gaz les plus denses à
température ambiante (8 fois la densité de l'air).
Le radon s'échappe rapidement de l'eau dès que celle-ci
est en contact avec l'air libre.
Dose Indicative : ou D.I., c'est
la dose effective engagée attribuable aux radionucléides
présents dans l'eau. Elle se calcule en mesurant l'activité
alpha globale, l'activité bêta globale, l'activité
tritium et l'activité potassium de
l'eau. Si l'activité alpha globale est supérieure
à 0,1 Bq/L ou si l'activité bêta globale est
supérieure à 1 Bq/L, des analyses complémentaires
sont nécessaires pour déterminer l'origine de la radioactivité.
Ainsi, les activités du radium 226, du polonium 210 et de
l'uranium isotopique peuvent être mesurées et une spectrométrie
gamma peut être pratiquée pour identifier l'origine
des radiations. |
|
|